Être soi-même avec Thomas d’Ansembourg

57 % des personnes ne sont pas à l’aise lors d’un conflit. Et 74 % ont du mal à dire « non », même lorsque c’est justifié. Voilà ce qui est ressorti du sondage effectué auprès des participants au webinaire LifeTalks de Thomas d’Ansembourg. Le psychothérapeute a évoqué les cinq raisons, ou plutôt pièges, qui nous poussent à porter un masque, à être gentils en surface et à pratiquer la langue de bois. Car c’est en les discernant que l’on peut apprendre à s’écouter et à être soi-même avec les autres.

L’éducation nous a enfermés dans les habitudes piégeantes

Quel parent n’a jamais prononcé cette phrase à son enfant : « tu serais gentil de… ranger ta chambre/ramener de bonnes notes/etc. » ? Que l’enfant traduit par « Je t’aime si… ». Nous sommes éduqués à être gentils et à rassurer nos parents. Ainsi naît cette impression d’être aimés si nous sommes conformes aux attentes des autres. Et nous nous engluons dans 5 habitudes piégeantes qui peuvent mener à l’épuisement mental, à la colère ou au conflit.

5 pièges qui nous empêchent d’être nous-mêmes

1. Faire plutôt qu’être

Nous avons tellement l’habitude de « faire » les choses que l’on en oublie d’être. Plus on fait, plus on est aimé. Mais moins on a de temps pour s’asseoir avec soi-même, avec l’autre… et établir une relation profonde. On finit par perdre son chemin, ce qui mène à l’épuisement mental.

Comment quitter « l’âge du faire » ? En apprenant à se connaître, se poser pour savoir ce que l’on aime vraiment, ce qui nous donne de la joie, nous déçoit, nous chagrine… Et développer ainsi notre capacité d’écoute, et être disponible pour les autres.

2. L’estime de soi

L’estime de soi dépend souvent du regard des autres. La critique ou la colère de l’autre nous fragilise. Résultat : nous mettons nos frustrations dans une cocotte-minute, refermée par un ou plusieurs couvercles sociaux, familiaux…. Un jour ou l’autre, nous risquons l’explosion ou l’implosion.

Nourrir une bonne estime de soi est essentiel pour gérer les tensions, les critiques et les conflits. Nous devons dès lors apprendre à accepter les critiques et de ne pas plaire à tout le monde, sans attaquer en retour. Car nous avons trop souvent tendance à entamer un rapport de force.

3. La difficulté à accueillir la différence

La différence de l’autre nous fait peur ou nous agace. Car nous avons été conditionnés à « rentrer dans des cases » et à nous recroqueviller, empêchant notre fantaisie, sensibilité, créativité... de s’exprimer. Nous incitons même les personnes qui osent s’affirmer à rentrer dans les rangs.

Prenons le temps de s’asseoir ensemble. Pas besoin d’être d’accord pour se comprendre, juste d’être attentif aux autres, en accueillant leur différence. Vouloir avoir raison réduit l’intelligence à l’hostilité. D’où l’importance de l’intelligence du cœur.

4. La difficulté à dire « non » dans la bonne mesure et à la bonne personne

Qui n’a jamais accepté une invitation à dîner sans vraiment avoir envie de s’y rendre ? On dit « oui », pour ne pas devoir la décliner ou on invente une excuse. Alors qu’il serait tellement plus simple de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. En respectant l’autre bien entendu.

Nous devons vérifier notre agenda « intérieur », avec nos envies et besoins, avant d’accepter quoi que ce soit.

5. La difficulté à faire bon usage des émotions (inconfortables)

Nous mettons souvent une chape de béton sur notre colère pour éviter les conflits. Les non-dits s’installent, dégradant la relation. Or, la non-violence ne veut pas dire la non-colère. Le tout est d’apprendre à exprimer des colères assertives, sans violence, et de comprendre celle de l’autre.

La paix est une discipline qui s’apprend comme les maths ou le foot. La Communication NonViolente (CNV) est l’un des outils de pacification qui s’enseigne.

« Nous ne sommes pas là pour plaire aux autres, mais pour trouver le sens de notre vie. »

Thomas d’Ansembourg

Des clignotants sur un tableau de bord

Nous disposons tous d’un tableau de bord avec des clignotants qui nous signalent nos sentiments négatifs ou positifs. Ces signaux peuvent renseigner des besoins et nous alerter. Le clignotant indique un sentiment agréable ? Tout va bien  🙂

On ne sort pas des 5 pièges du jour au lendemain, mais nous pouvons y être plus attentifs et se « dépiéger » petit à petit.


  • Avocat au Bureau de Bruxelles, Thomas d’Ansembourg s’est engagé parallèlement comme bénévole dans une association d’aide aux jeunes en difficulté.
  • Il s’est ensuite formé à différentes approches psychothérapeutiques et à la Communication NonViolente (CNV).
  • Depuis 1995, il anime des conférences et ateliers dans divers pays francophones.
  • Thomas est également l’auteur du livre « Cessez d’être gentil, soyez vrai » sorti en 2001, et de bien d’autres ouvrages.

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